Résumé :
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Olivier Douville, Jean-Yves Le Fourn et Didier Lauru s’accordent sur cela que la haine est une notion-clé en psychanalyse qui doit être envisagée autrement que comme l’envers de l’amour. Une haine primordiale est au service de l’autoconservation d’un moi idéal, et « purifié » hostile à toute intrusion par l’étranger et l’altérité. Cette définition, qui éclaire les racines inconscientes de la haine, permet également de théoriser les solutions sociales qui incitent à conserver cet idéal d’une pureté cruelle. L’apport de la psychanalyse à l’anthropologie serait bien de situer les irruptions et les variations de cette passion dans le rapport du sujet à ses croyances et à ses allégeances et dans ses volontés de faire Un avec un groupe, un idéal, une cause. Observant la sensibilité et l’appétence des adolescents vivant en des temps de tourments et de violence extrême pour les affiliations valorisant la haine, et alertés en ceci que cette haine est une passion froide (à l’inverse de la jalousie), les auteurs élaborent des hypothèses sur les liens ente haine, honte et « mélancolisation du lien social ».
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