Résumé :
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L'auteur de cet article examine l'hypothèse suivante : afin de parvenir à atteindre véritablement les parties perturbées du psychisme d'un patient, il se pourrait que l'analyste ait besoin de mobiliser certaines zones similaires de son propre psychisme. Il étudie la contribution possible de la musicalité à ce fait bien connu, à savoir : ce qui est déclenché dans le psychisme de l'analyste par les qualités changeantes de la musique des voix du couple analytique et également par les manifestations musicales qui y font écho dans l'esprit de l'analyste. Il fait appel à la notion de perversion pour explorer les qualités perverses du contre-transfert musical. Il considère que ces processus musicaux primitifs sont omniprésents et qu'ils se produisent à un niveau psychique fondamental, avant que les images ou les mots ne soient formés. Il revisite la théorie de Susan Isaacs (1948) selon laquelle les images des fantasmes inconscients sont l'expression la plus archaïque des pulsions, et émet l'idée que la musique du fantasme inconscient peut revendiquer son antériorité à cet égard, la capacité du nourrisson de former des images tirant son origine de cette aptitude musicale préexistante. L'auteur propose que les mots - un développement bien plus tardif - qui sont ensuite prononcés par le couple analytique, puissent être considérés comme le texte par le biais duquel le psychisme tenterait de décrire ce qui existerait déjà musicalement, au niveau des pulsions et du fantasme inconscient. enfin, l'auteur laisse entendre que de nombreux opéras apparaissent comme un paradigme de ce processus et offrent aux analystes un moyen utile, qui leur permet de penser la communication verbale, interpersonnelle et intrapsychique.
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