Résumé :
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Le viol constitue une atteinte majeure : effracté corporellement et psychiquement, le sujet se disloque et s’évanouit. Ainsi semble bien se réaliser la visée meurtrière inhérente au viol. Vécu à l’adolescence, le viol semble particulièrement à même de suspendre le processus adolescent lui-même. En effet, en entrainant notamment la confusion du dedans et du dehors, de la sexualité et de la mort, le viol décuple le chaos interne, inhérent à l’adolescence et fait de toute expression pulsionnelle un danger absolu. Le trauma règne alors en maître et contraint la psyché à recourir aux mécanismes de survie à sa disposition : clivage, déni notamment. Le travail analytique, comme on peut le voir avec l’histoire de Lucie, se révèle souvent très précieux pour permettre l’élaboration du trauma et est parfois l’occasion de mettre à jour certaines identifications antérieures que le viol semble confirmer et, en particulier, des assignations à se sacrifier, à renoncer à une position de sujet. La mise au travail du trauma permet alors au sujet de questionner ces assignations et de s’en affranchir. C’est alors que l’adolescence reprend ses droits et que peut s’engager le travail de subjectivation qui la caractérise.
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