Résumé :
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Loin d’un déterminisme qui impliquerait une lente dégradation dans l’évolution du tableau clinique de la schizophrénie, les principales études longitudinales sur le devenir des personnes ont montré qu’il était possible de se rétablir dès lors qu’il s’agit d’une rémission fonctionnelle : c’est-à‑dire la possibilité de vivre une vie « ordinaire », avec ou sans symptômes résiduels. Le concept anglo-saxon du rétablissement constitue un espoir pour les personnes souffrant de maladies psychiques, ainsi qu’un vecteur important de renouvellement des pratiques et des logiques d’accompagnement.
Étudier les parcours entre le secteur sanitaire et le médico-social, c’est d’abord donner la parole à des « institutionnalisés » qui vivent parfois depuis plusieurs années à l’hôpital. L’espoir et l’ordinaire du désir se logent au cœur de l’extraordinaire en termes de symptomatologie. Les politiques publiques en santé mentale appuient aujourd’hui cet effort de transition vers le secteur médico-social pour les personnes Mon expérience de psychologue clinicienne au sein d’un établissement d’hébergement médico-social m’a permis d’observer ce temps de transition, riche de remaniements subjectifs. L’un des signes cliniques important est celui de cette capacité retrouvée de « taire » ses symptômes. Nous proposerons dans cet article une réflexion clinique à partir de cette observation qu’il convient d’interroger au regard des mécanismes psychiques en jeu.
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