Résumé :
|
Qu’est-ce que les hommes cherchent à attaquer quand ils s’en prennent au corps des femmes ? Selon F. Héritier, la domination masculine serait une réponse au « pouvoir exorbitant d’enfanter » des femmes, visant à le contrôler et à se l’approprier. Le concept d’envie chez M. Klein permet de déplacer ce questionnement dans le champ psychanalytique, et de mettre en perspective la clinique des violences conjugales (qui relate notamment une récurrence des coups portés sur le ventre de la femme), ou l’éventration des femmes lors des guerres ou des pogroms. Le travail de J. Cournut complète cette lecture des abus de pouvoir potentiellement inhérents à la domination masculine. Il théorise une peur du féminin érotico-maternel, associée aux fantasmes masculins autour de la sexualité féminine et de la maternité, provoquant un échec de la mise en représentation face à un excès d’éléments énigmatiques et produisant un refus du féminin qui peut mener à l’extrême à des barbaries à l’encontre des femmes. Le mythe d’Athéna et le phénomène de la couvade des pères mettent en scène, dans des registres différents, le fantasme d’une paternité exclusive et triomphante, dépossédant la femme de son pouvoir de donner la vie.
|