Résumé :
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Les signes que les adolescents nous adressent sont des messages qui s’inscrivent dans l’espace d’entre-deux générations. Ce sont les coordonnées symboliques actuelles et passées du sujet qui sont interrogées et qui interrogent les proches qui l’entourent et en particulier ses parents. C’est en particulier la fonction paternelle et la solidité de la fonction symbolique qui sont questionnées dans leur consistance. Celles-ci résonnent de ses marques inconscientes et de l’inscription symbolique de ses pères et mères, avec ce qu’ils portent des générations antérieures. C’est ainsi un va et vient entre le sujet et l’autre qui s’instaure à travers ce qu’il nous adresse, avalanches de questions en attente de répondant sinon de réponses. Ces messages prennent souvent la forme de mises en actes adressés, d’actings-out, en attente de garanties. Le travail clinique à mettre en place est d’assurer un cadre et un espace transférentiel, où la dimension de la référence et du tiers puisse s’instituer, où la fiabilité de l’interlocuteur puisse s’éprouver. Ce n’est qu’à partir de cette assurance et de cette certitude retrouvée, que l’adolescent pourrait interroger sa propre position subjective et travailler sur ses propres repères symboliques. C’est à cette condition que l’adolescent peut trouver des points d’appui qui pourront devenir de nouveaux points d’arrimage à partir de l’expérience pubertaire qu’il traverse. Il s’agit aussi pour le thérapeute de tenter de réintroduire la dimension de la parole dans sa fonction de redistribution des places et des échanges symboliques. Ce travail pourrait être assimilé à un travail de passeur qui pourrait avoir valeur, dans certains cas, de rituel d’initiation.
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