Résumé :
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Faire dire aux mots, par le mensonge, autre chose que ce qu’ils désignent semble être une nécessité liée à l’assujettissement de tout humain au langage parlé, écrit ou non verbal. Ainsi le mensonge permet-il aussi bien de constituer un espace à soi que de dissimuler-et-révéler les troubles profonds affectant la pensée. Se distinguant de bien des analystes qui considèrent les menteurs comme « inanalysables », Bion a montré l’origine du processus mensonger dans les attaques portées contre les éléments présentés comme décrivant la réalité de façon fallacieuse, à condition que le menteur en tire profit. C’est ce qu’ont fait aussi certains auteurs – peintres, écrivains, malades mentaux – qui ont attaqué les mots pour que les mots ne les tuent pas.
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