Résumé :
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L'autrice de cet article nous introduit au dialogue de H.D. avec Freud autour de la question du temps et de l'intemporalité. Freud défendait une conception du temps qui varie en fonction des différents niveaux de conscience. Mais, tandis que le temps linéaire apparaît dans les écrits de Freud comme une part essentielle du développement et du deuil, l'intemporalité n'y a jamais été élaborée en tant que telle. Après une discussion de la conception du temps chez Freud, l'autrice nous présente une lecture du mémoire de H.D., Visage de Freud (1977). H.D. convoque une série de souvenirs appartenant à différentes périodes de sa vie, tout en mettant l'accent sur son analyse et la personne de Freud. La lecture de son mémoire offre un récit intense et stimulant de sa rencontre avec Freud au temps de son analyse, mais aussi dans son après-coup. Cette traduction tourne autour de la question de l'intemporalité perçue comme une voie d'accès au domaine de l'imagination et du fantasme, qui n'a pas été suffisamment reconnue par Freud en tant que telle, alors qu'elle apparaît comme cruciale aux yeux de H.D. dans sa quête d'une voix poétique novatrice. La signification de l'intemporalité et sa complexité sont ici discutées par l'autrice, qui s'inspire d'idées d'André Green et de Walter Benjamin.
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