Résumé :
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Le but de cet article est de développer une distinction entre récit et narration, afin de mieux cerner les fonctions psychiques et les potentiels thérapeutiques de la narration chez l’enfant et l’adolescent. La distinction conceptuelle entre récit et narration intègre en particulier une discussion théorique concernant les apports spécifiques de Sigmund Freud et de Bruno Bettelheim. Cette approche propose de faire des liens entre des concepts théoriques (narration, pulsion, sujet), des enjeux cliniques (potentiel thérapeutique, reconstruction, trauma) et des approches philosophiques de la narration (Walter Benjamin, Paul Ricœur). Cette réflexion différencie les principales fonctions psychiques de la narration, en se plaçant du point de vue de l’enfant et de l’adolescent. Ces fonctions psychiques sont présentées, tout en reconnaissant leur complémentarité et leur intrication : catharsis, partage, liaison, sens, historisation, (re)construction, création et subjectivation constituent ces fonctions fondamentales. Les potentiels thérapeutiques de la narration sont mis au jour à partir de ces fonctions psychiques. La notion de subjectivation fait l’objet d’une réflexion critique dans son lien avec les destins des pulsions. La narration est soulignée dans ce qu’elle transmet de vivant, elle est ainsi replacée dans sa dimension métapsychologique. Dans le sillage de Bruno Bettelheim, le cycle des Mille et une nuits sert de toile de fond à la mise en place d’une réflexion métapsychologique sur la valeur de la narration.
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