Type de document : | Article : texte imprimé |
Titre : | Les théories du complot : l’envers du mythe totémique dans le lien social (2021) |
Auteurs : | / Amos SQUVERER |
Dans : | Évolution Psychiatrique (vol. 86, n° 2, 2021) |
Article en page(s) : | pp. 319-328 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Conspirationnisme |
Résumé : |
Objectifs
La floraison contemporaine des théories du complot dans l’actualité du lien social est incontestable. Nous souhaitons saisir certains enjeux inconscients du complotisme tout en cherchant à éclairer les raisons de son actualité bruyante dans notre modernité. Méthode Pour cela, nous comparerons les formations complotistes à la structure du récit myhique, mettant ainsi en résonance ces deux modalités de la fiction. En effet, le savoir psychanalytique nous permettra d’éclairer les fonctions psychiques du mythe. C’est plus précisément le mythe totémique de Freud, par sa structure, qui nous donnera le mieux à voir ses fonctions de régulation de la jouissance et d’organisation de l’histoire et du lien social. Résultats Le discours complotiste s’éclairera alors comme l’envers du mythe de Totem et Tabou de Freud. Le texte du mythe de la horde nous donnera en négatif la trame du discours complotiste. En effet, ce mythe nous propose une fiction matricielle symbolique dont l’envers imaginaire détermine la grammaire complotiste et qui a pour socle l’interrogation « à qui profite le crime ? ». Comme dans un jeu de miroirs, les innombrables conspirations apparaîtront comme l’ombre d’un crime qui ne cesse de faire retour sur un mode imaginaire à défaut d’avoir été symbolisé. Le système que cherche à dévoiler le complotisme apparaîtra alors comme l’envers d’un agencement structuré par le mythe. Discussion Nous mettons en discussion le lien entre le discours de la science et l’intensification du complotisme dans la modernité. En effet, Lacan repère le refoulement de la dimension mythique par le discours de science. Un tel refoulement produirait en retour des versions imaginaires du mythe. Ainsi, le complotisme serait moins à considérer comme une antiscience que comme un effet structural de son discours. Conclusions Le complotisme se présente, en fin de compte, comme un symptôme social qui s’articule avec le discours de la science. Le complotisme est une forme sociale qui donne une scène à un vécu de préjudice. Il transforme les coordonnées. Il transforme les coordonnées d’une perte, qui n’est plus organisée par un mythe symbolique, en l’imagination d’une jouissance volée. |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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20020887 | K04-4 | Revue | BSF Paris | ψ Réserve : Périodiques | Consultation sur place |