Résumé :
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Cet article explore et développe la notion de « détraduction » introduite par Jean Laplanche. À la fois psychanalyste et traducteur de Freud, Laplanche a développé une théorie traductive de la genèse de l’inconscient qui s’inscrit dans sa « théorie de la séduction généralisée ». L’auteur s’éloigne ici de la stricte acception laplanchienne de la « détraduction » comme synonyme d’interprétation analytique. En s’appuyant à la fois sur des expériences décrites par Freud et Proust et sur un exemple clinique, elle montre comment la « détraduction », entendue comme surgissant lors de brefs vacillements perceptifs, peut mettre à jour les « intraduits » de la situation analytique et susciter un mouvement d’élaboration, de (re)traduction chez l’analysant comme chez l’analyste. La détraduction apparaît ici comme un mouvement indispensable au travail de traduction non seulement dans sa dimension d’aller-retour, mais aussi de conflit entre déliaison et liaison, entre expérience perceptive et vécu psychique.
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