Résumé :
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Qu’est-ce qui guide la politique d’une traduction de Freud ? Qu’en est-il des représentations-but des traducteurs lorsqu’ils impriment une marque au texte traduit, que ce soit au nom de la scientificité, de l’authenticité, ou de l’étrange opacité de la langue familière ? Comment fonctionne le transfert entre le traducteur excité par l’original et le lecteur tenu par le désir de posséder le texte malgré tout ? La résistance du texte d’origine, la perte inéluctable des polysémies, l’impossibilité d’exporter la rythmique syntaxique, les réductions lexicographiques auxquelles procède nécessairement le traducteur contraignent à une grande modestie. Celle-ci se heurte pourtant au pouvoir ambigu de ces entremetteurs entre les langues, qui se réfèrent à des visées et des héritages très disparates. En examinant plusieurs traductions en anglais et en français, l’auteur fait apparaître la radicale hétérogénéité des divers projets, interrogeant le destin de la part de destructivité inhérente à l’acte traductif.
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