Résumé :
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Comment parler de l’échec à travers les symptômes, les rêves et les actes manqués ? L’analyse des processus créatifs et de certaines œuvres majeures des artistes David Foster Wallace (The Nature of Fun, 1998), Dieter Roth (Mundunculum, 1967) et Samuel Beckett (Les Trois dialogues, 1949, sur les frères van Velde) montre les formes d’échecs singulières qui fondent leur universalisme. Wallace parle de son sentiment d’échec et de sa déception entre l’idéal et le regard du lecteur : l’écrit devient enfant difforme. Dans cet écart, les organes libidinaux comme motifs plastiques deviennent, pour Dieter Roth, l’investissement dépressif. Beckett décrit l’antinomie de la situation de Bram van Velde : il n’a rien à exprimer et il doit quand même peindre, sans exprimer. Ces vocations à l’échec permettent de revenir sur le sinthome et sur les formules beckettiennes chères à Lacan : « Essayer encore. Rater encore. Rater mieux. »
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