Résumé :
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Titubant sur les mâts de l’imaginaire, Levée d’Écrou, prose poétique épistolaire de Gherasim Luca (1913–1994), narre la déliaison subjective dans un navire naufragé du lien social qui ne ferait pas nœud du fantasme pour le personnage. De manière joycienne, le corps de l’Anonyme & l’Inconnu lucaldien n’est rien d’autre que le Réel, l’essorage du « linge mouillé ». Le narrateur suggère un dialogue dans son style dé-monologique où l’aventure des mots maintient en boucle le Je, autrifié en occurrence. C’est un rite qui prend une fonction conjuratoire contre le danger de se rendre : « pire que fou - faux ». Le thaumaturge, Saint Gherasim le Kephalonite combat avec le Démon sonore tapi dans le Poète-Luca ayant choisi « un nom et un égarement». Fallait-il que l’etranjuif rompt la filiation de Locker, ce nom-lacune du père déifié et défié puisque non échappé à la guerre ? D’entendre le poème proféré L’autre Mister Smith conduit vers un questionnement : Gherasim Luca insiste-t-il de libérer sensuellement le son, de vaquer dans l’o-râl(e) de l’ironie mélancolique afin de s’extraire au nouage R.S.I. et assouvir son exigence de transmutation radicale ?
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