Résumé :
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Développée en premier par Balier (1976), la théorie du vieillissement narcissique constitue une clef de compréhension incontournable des enjeux psychopathologiques du vieillissement et de la question de l’humeur sénescente en particulier. Alors que l’abord contemporain (American Psychiatric Association, 2013) produit une mise en forme catégorielle des troubles de l’humeur toujours plus affinée qui est loin de correspondre aux spécificités de la sénescence (Batelaan et coll., 2012 ; Calvet et Clément, 2014), la théorie narcissique du vieillissement permet de restituer une cohérence explicative aux troubles du vieillissement en rendant compte de leurs liens. À travers sa prise en compte des larges conséquences des atteintes subies par le narcissisme au cours de la vieillesse, elle donne au narcissisme un rôle central dans le fonctionnement psychique sénescent. La reprise de la pensée de Balier à la lumière de ses sources (Kestemberg et Kestemberg, 1966) et des éclairages les plus contemporains (Beatson et coll., 2016) permet d’approfondir la théorie en la prolongeant et d’isoler une « désorganisation limite sénescente partagée » et ses différents destins. La prise en compte clinique de ce fonctionnement limite au cours du vieillissement et de son devenir est d’une importance centrale dans la prise en charge psychothérapeutique des troubles du vieillissement.
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