Résumé :
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Cet article tente de lier deux temporalités psychiques quant à la construction d’une solution addictive pour un sujet en lutte contre des mouvements dépressifs. Il pose l’hypothèse d’un premier temps de construction psychique aux premiers âges de la vie (Winnicott), amenant la possibilité d’avoir recours de manière durable à un objet addictif, dans un deuxième temps (McDougall), sans oublier l’inscription dans une neurobiologie et un moment socio-culturel (Olivenstein). Ce dernier point est particulièrement mis en avant, avec une société contemporaine qui soutient la chasse à l’ennui et aux temps morts, au profit d’une quête perpétuelle de satisfaction. Les substances ou les comportements addictifs demeurent des Pharmakon, c’est-à-dire qu’elles procurent un plaisir et sont un remède, avant de devenir un terrible poison. Mais l’addiction peut ainsi s’entendre comme une lutte anti-dépressive, l’absorption répétée de la substance visant à se superposer à un sentiment de vide insupportable et à une angoisse de séparation. Cette clinique du vide implique peut-être un mouvement plus étayant de la part du clinicien, un mouvement pour s’engager dans le gué et ne pas être trop frustrant.
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