Résumé :
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Ferenczi a insisté sur la réalité de certains vécus d’agressions sexuelles subies par des enfants, sur leurs impacts envers leurs constructions psychiques, et sur le fait que le déni de l’environnement a un effet aggravant du traumatisme. L’environnement doit être sincère, reconnaître (non dénier) le vécu pour ce qu’il est (pas un fantasme), comprendre le ressenti et le faire savoir. Il en est de même pour ce qui concerne le psychanalyste, renvoyant à la question de l’hypocrisie professionnelle que Ferenczi critiquait. La tendresse du proche qui aurait dû advenir se rejoue en séance, même si cela prend quelquefois des figures paradoxales. La pratique m’a amené à proposer que la tendresse est ce qui promeut l’étayage entre autoconservatif (ou l’attachement) et le sexuel. De fait, elle porte l’équivoque entre prendre soin et sexuel psychique. Contact, toucher (poignée de main, soutien d’une épaule s’affaissant), regard, attitude…, la tendresse est un contact peau à peau mais aussi peau psychique à peau psychique, elle rassure, enveloppe, réchauffe. Mais elle n’évite pas l’équivoque, car le thérapeute aussi est pourvu d’un inconscient sexuel. Elle doit donc être tempérée en séance pour que la séduction nécessaire au rétablissement du lien avec l’autre ne devienne pas aliénation. De par sa nature hybride entre soin et sexualité inhibée, elle porte les possibilités de transformation du brut. Elle permet l’établissement d’un travail de latence vers le rêve, et donc la transformation plutôt qu’une latence traumatique sèche vers le gel psychique et la reviviscence à l’identique du vécu traumatique.
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