Résumé :
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L’histoire de Maria, qui évoque pour l’auteur un poème de Herberto Helder, nous transporte vers la destructivité de la guerre et vers une souffrance impensable et indicible. La violence sociale qui s’est abattue sur le père de Maria a aboli les lieux et les fonctions psychiques et transsubjectives où cette souffrance aurait pu se constituer et acquérir une signification. Ainsi, le drame qu’il a vécu est demeuré en perpétuel défaut d’énonciation. Et Maria a pris contact avec un lieu du psychisme de son géniteur qui était vide, une maison inhabitée qui ne pouvait être maison. C’est à travers le travail thérapeutique qu’elle cherchera à « donner un contenant à ses contenus et [à] donner un contenu à son contenant » (Green), que les absents gagneront, peu à peu, corps et intériorité et le don d’une certaine parentalité psychique. La différentiation mentale progressive ainsi atteinte rendra possible d’enterrer les morts et de fixer un lieu pour les vivants, soit la construction et l’appropriation par Maria d’une maison et d’une langue habitées et habitables.
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