Résumé :
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Cet article traite du vécu des enfants et des adolescents réunionnais qui ont été transplantés en métropole entre 1963 et 1984, afin de servir le projet politique mené par Michel Debré. Cet exil forcé s’est appuyé sur les institutions, dont celle de la protection de l’enfance de l’époque : l’Assistance publique puis la ddass.
En prenant appui sur deux récits recueillis parmi les treize entretiens de recherche qui ont été menés, l’article montre, d’une part, la particularité de ces vécus constitués de traumatismes cumulatifs, qui se sont potentiellement transmis à la descendance, d’autre part, le fait que ces traumatismes adviennent comme des après-coups des traumatismes vécus par leurs ascendants, dont les histoires sont marquées par la colonisation et l’esclavage. La clinique est ainsi interrogée. En effet, au regard de l’histoire si singulière de ces vécus, pour proposer un soin approprié, il semble nécessaire de prendre en compte les éléments de l’histoire individuelle articulés aux ingrédients qui constituent l’histoire collective de l’île de La Réunion, ainsi que celle de l’institution de la protection de l’enfance.
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