Resumen:
|
Rejetant radicalement la tradition occidentale de la figuration, la peinture de Francis Bacon, peintre irlandais du xxe siècle (1900-1992), nous met face à des corps liquéfiés, transpercés, contorsionnés, déliquescents. La toile devient ainsi un lieu de projection d’un corps douloureux en perpétuelle décomposition, ce qui met en question le propre narcissisme du peintre. Si Narcisse reste extasié devant son reflet à en mourir, Francis Bacon donne à voir dans ses autoportraits un visage informe, disloqué, qui suggère l’horreur et la laideur. En se référant au mythe de Narcisse, l’un des mythes fondateurs de la psychanalyse, nous proposons dans le présent article une lecture de l’œuvre de Bacon comme une illustration du narcissisme dans son versant négatif, un narcissisme où le sujet, rongé par la douleur, n’est pas contemplatif d’un soi magnifique et grandiose.
|