Résumé :
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Cet article traite d’un type de pratique d’entretien aux limites de la thérapie et du témoignage. L’auteur a développé ce modèle au cours de son travail initial avec des survivants de la Shoah et leurs descendants, pour se tourner ensuite vers les survivants du génocide des Tutsi au Rwanda. Ces rencontres présentent plusieurs caractéristiques : ce sont souvent des rencontres uniques, de durée variable (excédant largement la durée d’une séance de thérapie classique), et la demande initiale demeure vague. La nécessité d’élargir les règles de la psychanalyse classique s’appuie ici sur les concepts de Ferenczi, en particulier, le tact, l’hygiène de l’analyste, l’élasticité de la technique. Le cas exposé d’une séance avec une rescapée tutsi expose les modalités particulières de ces entretiens, quand l’accent est mis sur le contre-transfert de l’analyste, principal outil pour rester en contact et survivre aux affects violents et contradictoires que de telles rencontres provoquent.
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