Résumé :
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Pour tracer la métapsychologie des traumatismes précoces, les grands moments théoriques des années trente chez Ferenczi (1929-1933) sont mis en perspective avec notre clinique d’aujourd’hui : ainsi du jeune Lucas, pris en charge dans le Centre des Buttes-Chaumont. Le trauma des premiers moments entre la mère et l’enfant laisse des cicatrices non conscientes fondées sur un clivage du Moi encore immature : c’est « l’archi-originaire », aujourd’hui dit « mémoire traumatique ». Le trauma de la Loi du silence – des gestes pervers sexualisés d’un adulte sur un enfant assortis d’un « Si tu parles, je te tue ! » – porte la « confusion de langue » à son comble. Notre littérature ne méconnaît pas la présence de la maltraitance banale, lue et relue à la cour du Roi Soleil : ainsi les contes de Charles Perrault. Ni nos contemporains : Jacques Prévert (« à deux pas de chez vous, Messieurs de la magistrature assise, levez-vous… ») et le témoignage poignant de Niki de Saint Phalle dans Mon secret – inceste par viol de son père à 11 ans. Enfin, relevons la fonction du symptôme chez l’enfant, « l’auto-sacrifice de sa pensée pour sauver ses parents ».
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