Résumé :
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Georges Gusdorf (1912-2000) a dédié de 1948 (La Découverte de soi) à 1991 (deux volumes de Lignes de vie : Les écritures du moi et Auto-Bio-Graphie) une grande partie de sa vie de penseur et d’auteur à la pensée de l’autobiographie. Dans ses mémoires intitulées Le Crépuscule des illusions, Gusdorf parlera d’une période décisive, les cinq années de captivité passées en Allemagne durant lesquelles il a pu écrire La Découverte de soi, qui fut la thèse qu’il soutint au retour sous la bienveillante « direction » post festum de Gaston Bachelard. Il s’en prend notamment à une approche formaliste des « écritures du moi » : "Figures fugitives sur le sable et sur l’eau de la vie, les écritures du moi exposent des attestations de la présence humaine sur la terre des vivants, indissociables des cycles et rythmes de la conscience individuelle et de la conscience communautaire qui se prononcent à travers elle. Abstraire la parole écrite de son contexte spirituel, la désincarner pour l’examiner sur le mode de l’absence, afin de parvenir à l’exposé d’un univers du discours axiomatisé selon l’ordre de l’universalité mathématique, c’est lâcher la proie pour l’ombre." Durant les trois dernières décennies de sa vie, Georges Gusdorf a en effet mené une véritable polémique contre le concept de pacte autobiographique proposé par Philippe Lejeune à partir des années soixante-dix du siècle dernier. Extrait de François Genton, "Georges Gusdorf et l’« écriture de soi » : de la théorie à la pratique", 2010.
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