Résumé :
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Présentation de l'éditeur : Pourquoi faire intervenir le hasard dans le récit historique ? Cela répond, pour l'auteur, à la théorie du coup de gong : du coup de gong indispensable pour mettre en garde contre la tentation toujours présente du fatalisme historique. Mais quand, comment, avec quelle tonalité faut-il faire retenir le gong ? Seuls des exemples nombreux et variés, empruntés à tous les secteurs de l'histoire – ils vont de la vaccination et de la découverte de l'ADN au matérialisme historique – permettent de l'apercevoir. On pense en général avant tout au rôle de l'individu mais, dans les phénomènes de masse, le hasard pénètre également. Il importe donc, suivant la formule de Raymond Aron, de " rendre au passé l'incertitude de l'avenir ". Mais lorsqu'on considère les sources avec lesquelles l'historien travaille, ou aimerait travailler, on rencontre aussi le hasard, qui les a fait disparaître. Ceci est surtout vrai pour les périodes anciennes. Nos connaissances mêmes dépendent souvent du hasard de la conservation des textes. Imaginons perdu un manuscrit – un seul – que le hasard a fait parvenir jusqu'à nous, et nous ferions, un portrait d'Alexandre le Grand très différent de celui qui nous est présenté habituellement. Les cas de ce genre sont à ce point abondants qu'ils peuvent donner le vertige à l'historien.
Il faut donc se rendre lucidement à une double évidence [d'où le pluriel du mot " histoires "] : le fortuit est présent à la fois dans le déroulement des événements du passé et dans la connaissance que nous avons de ces événements.
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