Résumé :
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Le conflit entre Freud et Ferenczi durant l’ultime période de la vie de ce dernier concernait autant leurs dissensions sur la technique que sa reprise de la théorie du trauma de Freud d’avant 1897. Severn fut la première patiente depuis les années 1890 dont le trauma sexuel infantile ait été le point focal de l’analyse, comme cela avait été le cas pour Anna O., dont la dissociation basée sur le trauma avait fait partie intégrante de sa cure. Le corollaire de la reviviscence de la théorie du trauma est le modèle d’une psyché tributaire non de la répression mais de la dissociation. Ferenczi appartient à une lignée d’analystes, tels Breuer, Fairbairn et Sullivan, qui ont travaillé sur le schéma de la dissociation. Alors que Ferenczi lisait et citait Janet, on ne trouve plus de référence à cet auteur dans ses écrits datés d’après 1924, époque où il commençait à s’éloigner de Freud. En inversant les verdicts traditionnels quant à relation entre Ferenczi et Freud, on peut y voir un passage à l’acte, tandis que sa relation à Severn constitue un dialogue véritable.
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