Type de document : | Article : texte imprimé |
Titre : | De Freud à Benedetti : variations sur la distinction soi non-soi dans la situation psychanalytique avec des patients schizophrènes (2019) |
Auteurs : | / Christophe CHAPEROT |
Dans : | Évolution Psychiatrique (vol. 84, n° 1, 2019) |
Article en page(s) : | pp. 25-32 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Schizophrénie ; BENEDETTI, Gaetano ; Psychothérapie |
Résumé : |
Objectif
La distinction strictement délimitée entre « soi » et « non-soi » se propose comme une évidence simple, de même que la dichotomie « sujet-objet ». Mais cette distinction ne résiste pas longtemps à l’examen surtout dans les domaines de l’intersubjectivité. Les psychanalystes qui exercent avec des patients schizophrènes sont particulièrement sensibles à ces questions dans la mesure où le type de transfert comprend une influence importante du fonctionnement psychique du patient sur celui du thérapeute, avec des vécus où les psychés semblent communiquer étroitement et au-delà former un inconscient commun, principalement étudié par Gaetano Benedetti. L’objectif de ce travail est de reprendre les conceptions des principaux auteurs pour montrer la spécificité du travail psychothérapeutique orienté par la psychanalyse avec les patients schizophrènes. Méthodes Les thèses ou théorisations des principaux auteurs analystes qui élaborent leurs pratiques avec des patients schizophrènes seront rappelées et contextualisées, afin de tenter d’en extraire la logique. Résultats Il apparaît que l’ensemble des auteurs considère la spécificité du transfert dans la schizophrénie comme reposant sur un transfert « de psychopathologie » (expression de Benedetti), ne prenant pas sa source de l’actualisation d’un désir sur la Personne de l’analyste incarnant alors un imago, mais sur une circulation de l’archaïque que l’analyste doit accueillir psychiquement et traiter. Cet accueil de l’archaïque, inconscient, amène l’analyste à se trouver habité par les vécus de son patient et tout son effort sera de les décoder, détoxifier, pour les restituer sous une forme organisée par sa propre créativité. Le principe même de la thérapie repose sur la subversion assumée et favorisée de la distinction habituelle « soi » « non-soi ». Discussion Il résulte de ces éléments une éthique particulière inhérente au travail thérapeutique avec des patients schizophrènes : celle d’accepter l’intrusion psychique inconsciente autrement dit de ne pas se réfugier derrière un « négativisme soignant » trop rationnel ou « professionnel ». Ce type de travail nécessite la pratique de la supervision qui permet de retrouver certains contenus psychiques du patient qui auraient échappé au thérapeute et de les soigner. Conclusion La spécificité du transfert psychotique implique une pratique qui amène le thérapeute à accueillir la psychose de son patient dans sa propre psyché et d’en faire sa propre maladie à soigner, dans une totale subversion des limites « soi » « non-soi ». |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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20020000 | K04-4 | Revue | BSF Paris | ψ Réserve : Périodiques | Consultation sur place |