Resumen:
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“Jouer est en soi une thérapie”, a affirmé Winnicott dans une formule qui a fait date dans l’histoire de la psychanalyse. Malgré la puissante séduction qu’elle exerce, cette proposition très forte appelle néanmoins une reconsidération. Le talent extraordinaire avec lequel Winnicott parvient à transmettre sa théorie dans un langage dépourvu de jargon, ne saurait masquer pour autant la singularité de sa conception du “jouer” (playing). Il peut donc s’avérer théoriquement éclairant et cliniquement constructif d’interroger la triade activité ludique/jouer/jeu (play/playing/game). Après avoir examiné (1) la pierre d’achoppement du concept winnicottien du playing et le rôle négatif impliqué par sa dialectique, l’auteur de cet article mettra l’accent (2) sur les marqueurs proposés par Winnicott pour identifier les motifs qui sous-tendent certains des échecs qu’il a observés, ainsi que (3) leurs conséquences sur la façon d’accueillir l’activité par le jeu dans la cure. Ceci conduit l’auteur de cet article à proposer l’idée d’une discontinuité entre le phénomène de l’activité par le jeu (ce qu’il appelle l’“activité ludique”) et ce que Winnicott définit comme la découverte du self via l’expérience créative (ce que Winnicott appelle le “jouer”), afin de repenser la question de la dimension “thérapeutique”. La conclusion à laquelle il aboutit, à savoir que “certains types d’activités par le jeu – sans “jouer” - peuvent aussi avoir une fonction thérapeutique” témoigne de la distance parcourue depuis la proposition initiale de Winnicott.
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