Résumé :
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Dans « Dans la destruction comme cause du devenir », Spielrein affirme la nécessité de postuler l'existence d'une pulsion de mort dans le fonctionnement psychique. L'idée qu'elle a pu anticiper ainsi le concept de pulsion de mort introduit par Freud en 1920, est fort répandue dans la littérature psychanalytique. Mais, on a rarement discuté de la signification spécifique de l'hypothèse de Spielrein, ni pris réellement la mesure de cette anticipation sur le concept de Freud. De fait, il existe des différences importantes entre leurs points de vue respectifs. En effet, une analyse plus poussée du texte de Spielrein permet de mettre en lumière d'autres idées qui se rapprochent des aspects fondamentaux des théories de Freud à partir de 1920, notamment l'hypothèse d'un fonctionnement psychique plus primordial que celui qui est régi par le principe de plaisir. Mais, il subsiste ici aussi des différences importantes entre les points de vue respectifs de ces deux auteurs. C'est dans cette optique que l'auteur du présent article vise tout d'abord à discuter certaines des hypothèses que Spielrein a développées dans son travail en 1912, afin d'éclairer sa conception de la pulsion de mort, comme celle de l'existence d'un fonctionnement psychique plus primitif que celui qui est régi par le principe de plaisir. Puis, l'auteur examine la question des éventuelles similitudes et différences conceptuelles que l'on retrouverait chez Spielrein et Freud.
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