Type de document : | Article : texte imprimé |
Titre : | La psychiatrie néo-kraepelinienne à l'épreuve de l'histoire. Nouvelles considérations sur la nosologie kraepelinienne (2017) |
Auteurs : | / Thomas LEPOUTRE |
Dans : | Évolution Psychiatrique (vol. 82, n° 3, 2017) |
Article en page(s) : | pp. 537-566 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | KRAEPELIN, Emil ; Schizophrénie ; Nosologie ; Paranoïa |
Résumé : |
Objectifs
À travers un regard historique, on entend ici confronter le « credo néo-kraepelinien » qui donne à la psychiatrie actuelle, notamment américaine, sa caution épistémologique, au projet initial du père de la psychiatrie moderne. Méthode Pour ce faire, l’article propose de revenir sur le projet kraepelinien d’origine, l’évaluer en propre, le considérer pour lui-même et en sa complexité, en recourant à une analyse précise des grands textes du corpus kraepelinien. C’est autant les textes autobiographiques et méthodologiques que les différentes éditions du Traité qui sont ainsi analysés. Résultats Cette enquête dans les textes de Kraepelin nous invite à prendre en méfiance le soi-disant « empirisme » de la démarche kraepelinienne, et jeter corrélativement un soupçon sur le positionnement « a-théorique » ayant inspiré les tenants du DSM. Loin d’homologuer naïvement l’idée selon laquelle Kraepelin aurait patiemment collectionné les données étiologiques, anatomopathologiques et symptomatologiques de ses cas pour forger innocemment ses entités nosographiques, l’article conduit à réévaluer, dans le fonctionnement de la nosographie kraepelinienne, le poids d’un critère prépondérant, celui de la trajectoire que la pathologie dessine naturellement jusqu’à son état terminal, et qui permet de la déchiffrer sur le seul critère de son évolution. C’est en outre les rapports entre ce critère évolutif et le modèle naturaliste qui sont alors problématisés. Discussion Ressort de cet examen l’idée que l’œuvre du père de la psychiatrie moderne est plus complexe qu’il n’y paraît, et qu’il convient de se déprendre de « l’habillage méthodologique » d’allure empirique dont Kraepelin a enveloppé la construction de sa nosographie. En réalité, entre le projet officiel de Kraepelin et ses réalisations effectives, il y a un hiatus inexplicable : l’ambition méthodologique défendue par Kraepelin et les procédures empiriques qu’il défend n’expliquent pas le mécanisme de composition des entités concrètes qu’il a promues. Conclusions Cela permet de juger l’extraordinaire complexité de l’héritage kraepelinien et de comprendre cette postérité contradictoire, qui fait qu’aujourd’hui, la psychiatrie « néo-kraepelinienne » (se) reconnaît volontiers (dans) le projet kraepelinien mais morcelle les entités découvertes par Kraepelin, lesquelles se trouvent par ailleurs spontanément recaptées par des épistémè fondamentalement concurrentes, mais plus ou moins déconnectées du cadre nosologique naturaliste à travers lequel il les pensait et les identifiait à l’origine. Dans un cas, morcellement des catégories kraepeliniennes et encensement du projet kraepelinien ; dans l’autre, refus de la pensée kraepelinienne, mais fidélité à ses entités. |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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20018523 | K04-4 | Revue | BSF Paris | ψ Réserve : Périodiques | Consultation sur place |