Type de document : | Article : texte imprimé |
Titre : | Les approches psychanalytiques du mensonge (2018) |
Auteurs : | / Sébastien CHAPELLON / Évelyne GRANGE SÉGÉRAL |
Dans : | Évolution Psychiatrique (vol. 83, n° 1, 2018) |
Article en page(s) : | pp. 87-100 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Mensonge ; Mythomanie |
Résumé : |
Objectifs
En psychanalyse, des terminologies comme l’imposture, le faux, la mythomanie, ou la pseudologie sont préférées à celle du mensonge. Cette hétérogénéité lexicale pose un problème épistémologique. Cet article recense l’ensemble des théories existantes afin d’en offrir un panorama et de proposer un corpus plus unifié. Ce faisant, il vise à mieux comprendre pourquoi certains sujets éprouvent un irrépressible besoin de mentir. Méthode Cet article recense pas à pas les théories formulées depuis la fin du dix-neuvième siècle. Il compare et analyse les différents travaux portant sur la clinique du « mensonge ». Résultats L’analyse des dynamiques intersubjectives propres à l’acte de mentir montre que les individus se protègent du lien tout en tentant paradoxalement d’en établir un. Certes cet acte revêt un aspect transgressif, mais que la destructivité qui lui est inhérente est néanmoins significative. Il est montré que les affects violents que le mensonge suscite ont une dimension messagère. Le sujet « injecte » ses propres angoisses chez l’autre. Discussion Un des problèmes majeurs soulevé concerne l’intention que le sujet aurait, ou non, de tromper ses interlocuteurs. Les travaux consacrés à la mythomanie ont conforté l’idée selon laquelle le sujet adhérait à ses propres scénarii fictionnels. Il ne serait donc pas conscient de tromper les autres. Or, est-il possible de réussir à faire croire des choses fausses à quelqu’un tout en y croyant soi-même ? La réponse semble négative. Les « imposteurs » possèdent en effet une remarquable faculté de persuasion. En fait, c’est leur sens très aiguisé du réel qui leur permet d’obtenir l’adhésion d’autrui. Cela semble être leur problème : ils sont plus en phase avec le monde mental d’autrui qu’avec le leur. Cet aspect de la pathologie des sujets a néanmoins été peu étudié, d’autant moins qu’ils évitent les lieux entendus comme « psy ». De plus, le mensonge est par essence difficilement observable, ce qui complexifie encore son approche. En revanche, cet acte est plus aisément identifiable lorsqu’il émane d’enfants. Aussi ce phénomène a-t-il été assez bien cerné par les thérapeutes d’enfants. Leurs travaux sont ici utilisés pour montrer que les motifs inconscients qui poussent l’enfant à mentir éclairent la tendance pathologique au mensonge des adultes. Tous utilisent le mensonge comme un bouclier narcissique, les défendant d’une angoisse d’empiètement. Conclusion La notion de mensonge a l’intérêt d’unifier un corpus jusqu’ici trop épars. Elle permet aussi de mieux appréhender les motifs inconscients à la source d’un besoin de tromper autrui. |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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20019227 | K04-4 | Revue | BSF Paris | ψ Réserve : Périodiques | Consultation sur place |