Résumé :
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Objectifs : au sein des recherches psychanalytiques concernant les psychoses, la tendance de Lacan ainsi que de ses lecteurs et commentateurs à centrer leurs travaux sur l’abord de la paranoïa se veut ici contrebalancée par une approche spécifique de la schizophrénie. Et c’est aussi à contre-courant du penchant qui place le désir dans les psychoses du côté d’une carence que nous interrogeons ce qu’il pourrait en être de l’économie désirante du schizophrène. Méthode : le parcours de l’enseignement de Lacan apporte des éléments essentiels bien que peu nombreux. La matière qu’il extrait concernant le désir (dans les psychoses et les autres structures) sert de terreau à son élaboration dans le cadre de la schizophrénie, conduisant à orienter notre propos essentiellement vers les notions de corps et de langage, dépliées dans leurs acceptions réelle, symbolique et imaginaire. Résultats : dans l’articulation entre le réel et l’imaginaire du corps, l’être (empreint d’un vécu chaotique et morcelé) ne s’aliène pas à l’image du corps unifiée renvoyée par la surface du miroir empêchant vraisemblablement, pour le schizophrène, toute tentative d’institution du désir dans le champ de l’imaginaire défini comme lieu d’intuition du désir. Discussion : c’est l’identification du sujet schizophrène à la discordance symbolique relative à la machine de la langue (là où le signifiant s’inscrit dans le circuit de la pulsion) qui s’offre alors comme tentative de solution pour faire avec ce désir à instituer. Conclusions : cette tentative serait ainsi à soutenir dans la cure afin de permettre l’émergence du désir et d’accompagner un ajustement du rapport qu’y entretient le sujet.
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