Résumé :
|
Présentation de l'auteur:
Guy Debord (1931-1994) fut un des fondateurs de l’Internationale Situationniste, et l’auteur de La Société du Spectacle, paru en France en 1967, « sciemment écrit dans l’intention de nuire à la société spectaculaire. » La même année paraissait le livre de Raoul Vaneigem, un autre situationniste, Traité de savoir vivre à l’usage des jeunes générations. Ils formulaient des critiques radicales des sociétés capitalistes et des sociétés communistes et annonçaient les mouvements de l’année 1968. Alors que Vaneigem avait un style narratif, chaleureux, généreux et développait un éloge de la subjectivité, Debord impressionnait par un style très dense, des aphorismes ciselés, une pensée puissante, brillante, audacieuse et froide. Il se livrait aussi à des critiques virulentes de presque tous les intellectuels engagés de l’époque, et ridiculisait leurs positions universitaires. Debord venait en effet de mouvements artistiques radicaux, le lettrisme, le cinéma expérimental et cultivait un mode de vie bohème. A une posture hautaine et élitiste de rebelle, il associait dans un alliage rare la force d’une critique radicale implacable, incarnant une sorte d’aristocratie de la révolution. Le personnage séduisant pouvait en devenir écrasant, provoquer chez ceux qui l’ont découvert, rencontré, lu, ont vu ses films, le sentiment d’une infériorité et d’une dévalorisation narcissique rédhibitoires. En croisant témoignages, approche historique et approche psychanalytique, nous proposons de rendre compte de ce processus singulier de fascination par un individu à la fois célèbre et secret.
|