Résumé :
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Présentation de l'auteur:
Dans le sillage de la théorie de l’inconscient comme résidu refoulé de l’échec partiel de la traduction-appropriation des stimulations sensorielles (Freud, Lettre 52, 1896), Jean Laplanche a appelé mytho-symbolique l’encadrement culturel facilitant la régulation du sexuel au sens freudien. La traduction imposée à l’enfant des « messages énigmatiques » des adultes, pour leur donner sens et échapper à la confusion, ne part donc pas de rien. Dans le prolongement, j’ai proposé d’appeler aide à la traduction le codage variable mais non moins normatif de sept différences anthropologiques fondamentales (homme femme, par exemple) venant ordonner un foisonnement pulsionnel aussi nécessaire à la vie que peu compatible avec l’existence collective. Cette conception permet de distinguer deux niveaux complémentaires mais bien distincts au sein de la métapsychologie : le niveau universel du modèle scientifique anthropologique de l’inconscient individuel sexuel refoulé, et celui du codage relatif dans l’espace et le temps des sept différences constitutives du maillage mytho-symbolique des sociétés humaines. La non-distinction de ces deux niveaux – aggravée de leur confusion avec la théorie de la pratique clinique – rend impossible toute confrontation féconde de la théorie psychanalytique avec d’autres modèles scientifiques. Il est à noter que la majorité des textes psychanalytiques (Lacan, notamment) et la plupart des textes de Freud se situent au second niveau (Œdipe, nom-du-père, castration). Héritant tout en s’en différenciant de l’environnement mytho-symbolique où elle a vu le jour, la psychanalyse reste imprégnée de discours idéologiques s’appuyant sur une prétendue « nature des choses » pour préserver des intérêts particuliers. Issue plus particulièrement de l’auto-analyse très partielle de son fondateur, la théorie psychanalytique écope d’une partie des préjugés et des constructions autodéfensives de Freud. Elle peine encore à s’en affranchir. Parmi ces idées reçues, le thème emblématique de la castration n’est qu’une variante mytho-symbolique typique – et métapsychologiquement inutile – des clichés masculins les plus basiques à l’égard des femmes et du féminin.
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