Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Désir et responsabilité de l'analyste face à la cinique actuelle |
Auteurs : | / Jean-Pierre LEBRUN , dir. |
Editeur : | Toulouse : Érès, 2013 |
Importance : | 278 p. |
Collection : | Humus, le désir de l'analyste en acte |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-7492-3894-4 |
Format : | 278 p. / 22 cm |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Évolution de la psychanalyse ; Société contemporaine ; Métaphore ; Psychanalyste, désir du ; Psychanalyse clinique ; Responsabilité |
Résumé : |
Présentation de l'éditeur :
Bien souvent les patients d'aujourd'hui ne reconnaissent plus un rôle déterminant au langage qui est pris pour un simple moyen d'information, de description, ou de communication. Ainsi deux formulations, dans les échanges ordinaires, sont traitées comme équivalentes si elles véhiculent la même signification. Le langage n'a plus d'épaisseur. À la limite, un mot exprime une idée et une seule, et toute dimension métaphorique se trouve par là exclue. Or c'est précisément l'écrasement de la métaphore que le praticien relève aujourd'hui dans les «nouvelles pathologies», qu'il s'agisse d'entités véritablement nouvelles ou simplement du développement de symptomatologies déjà connues. Comment les auteurs, psychanalystes presque tous membres de l'Association lacanienne internationale, soutiennent-ils leur pratique concrète avec ces patients - enfants aussi bien qu'adultes -pour lesquels Melman a introduit le terme de nouvelle économie psychique ? Sans doute la clinique contemporaine impose à l'analyste de «savoir y faire». Non pas de «savoir faire», au sens d'un savoir technique. Mais de se mettre dans la position éthique d'accepter que les réalités cliniques nouvelles puissent le déranger, de devoir inventer sans trop savoir à l'avance ce qu'il invente. À cette seule condition, il pourra «faire avec» : faire avec ce qui, quotidiennement, vient interroger son désir, et sa responsabilité afin de se constituer lieu d'adresse pour ces sujets en mal de parole. Jean-Pierre Lebrun est psychiatre et psychanalyste (Namur, Bruxelles). Avec la participation de : Pascale Belot-Fourcade, Marika Bergès-Bounes, Jean-Luc Cacciali, Jean-Louis Chassaing, Roland Chemama, Christian Dubois, Marie-Christine Forest, Jean Marie Forget, Emmanuelle Gavel-Marcouillier, Jean-Paul Hiltenbrand, Anne Joos de ter Beerst, Claire Josso-Faurite, Martine Lerude, Janine Marchioni-Eppe, Sophie Mendelsohn, Marc Morali, Anne Oldenhove-Calberg, Régnier Pirard, Thierry Roth, Jean-Luc de Saint-Just, Louis Sciara, Jean-Jacques Tyszler Extrait Jean-Pierre Lebrun. - En guise d'introduction : FrenchLacan ! Je suis tel le chien dans le célèbre tableau de Goya, pourrait dire le sujet de la clinique contemporaine. Juste capable de me maintenir la tête hors de l'eau, ou du sable, tant est puissante la force qui m'emporte sans que je sache vers où, si ce n'est vers la fin qui nous attend tous. Sans cesse à devoir lutter à contre-courant pour ne pas être enlisé, noyé, entraîné comme sans limite aucune vers un ailleurs sans destination ; ce n'est qu'à peine, toujours furtivement, toujours comme à la dérobée, qu'il m'est possible d'un tant soit peu émerger... Autrement dit, un désir qui s'évanouit au fur et à mesure qu'il se construit, sa trace s'effaçant sans que rien ne s'inscrive vraiment. Lorsqu'on regarde le tableau improprement appelé dans le catalogue du Prado, Chien enterré dans le sable, on ne sait si le chien s'englue ou si, au contraire, il se sort du marécage dans lequel il se trouve... «Goya ne lui offre aucun point d'appui, son image est celle de l'instabilité ; il n'y a pas d'espace ou de fondement solide pour le chien, et celui-ci ne renvoie à rien d'autre qu'à sa propre existence, à sa propre situation : sa situation est le motif protagoniste de l'image. S'il s'enfonce, c'est lui qui s'enfonce, s'il réussit à s'échapper, c'est lui qui réussit. Le chien est la représentation de la subjectivité sur laquelle rien n'a de prise, qui ne dépend que d'elle-même», écrit à propos de ce tableau, le peintre et écrivain espagnol Antonio Saura Goya peint ce tableau au soir de son existence, alors qu'il s'est retiré avec sa jeune maîtresse Léocadia et la fille qu'ils ont eue ensemble, dans la «quinta», la maison de campagne qu'il vient d'acheter près de Madrid. Âgé de 73 ans en 1819, ce qu'il peint à cette époque se trouve regroupé sous l'appellation des Peintures noires que l'on peut retrouver dans les salles du Prado qui leur sont consacrées. C'est, à cet âge déjà avancé de son existence, la première fois qu'il peint ce qu'il veut, qu'il ne s'agit plus pour lui d'honorer les commandes, de répondre à l'attente des puissants : Goya peut enfin s'abandonner à sa seule inspiration. C'est pour cela que les peintures de la Quinta del Sordo constituent un des rares exemples, peut-être le seul avant le XXe siècle, d'une peinture faite pour soi et non pour les autres. Le peintre les a exécutées pour lui-même, pour vivre entouré d'elles, et non pour les montrer et communiquer un message par leur entremise. Au-dessus de la tête du chien, un vide immense aux tons dorés qui accentue la surprise de voir s'opposer cette présence minuscule et l'intensité de ce à quoi il est confronté. Le museau du chien pointe vers l'ampleur de cet espace, et cette disposition peut aussi faire penser à une apparition derrière un monticule, comme s'il émergeait pour aussitôt prendre la mesure de l'immensité qu'il va devoir affronter. Le chien de Goya a été souvent vu comme la métaphore de la subjectivité contemporaine, contrainte d'advenir sous un ciel désespérément vide et qui ne peut plus prendre appui que sur elle-même. S'ensuit que là où Victor Hugo écrivait que «le plus lourd fardeau, c'est d'exister sans vivre», il n'est pas impossible de penser pouvoir avancer qu'à l'inverse aujourd'hui, c'est vivre sans exister qui est le plus pénible des destins : vivre sans que se soit inscrite la perte rendant possible la subjectivation, vivre sans ek-sister, aurait sans doute précisé Lacan. (...) Biographie de l'auteur Jean-Pierre Lebrun est psychiatre et psychanalyste, agrégé de l'enseignement supérieur de l'université catholique de Louvain. Il a été président de l'Association freudienne de Belgique et de l'Association lacanienne internationale (ALI). Il dirige la collection "Humus, subjectivité et lien social", aux Editions érès. Il exerce à Namur en Belgique. Il est l'auteur de nombreux ouvrages notamment chez érès dont Un monde sans limite (1997, rééd augmentée en poche 2009), Rien n'est plus secret qu'une existence féminine (2012 rééd), Clinique de l'institution (2008), Oreste face cachée d'Oedipe (2013) et chez Denoël La perversion ordinaire (2007) |
Contenu détaillé (dépouillement) : |
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Exemplaires (1)
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10015298 | LEB | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |