Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Le divan bien tempéré |
Nouvelle publication de : | |
Auteurs : | / Jean-Luc DONNET |
Mention d'édition : | 2e édition, 2e tirage |
Editeur : | Paris : Presses Universitaires de France, 2005 |
Importance : | 308 p. |
Collection : | Le fil rouge |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-13-052539-4 |
Format : | 308 p. / 21 cm |
30 EUR | |
Note générale : |
1ère édition Presses Universitaires de France, Paris, 1995 ; 2e édition, Presses Universitaires de France, Paris, 2002
Analyse in Lectures, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud 1996, n° 14, par Colette Combe ; Carnet Psy, 1996, n° 20, pp. 12-15, par Jean-Louis Baldacci |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Situation analysante ; Cadre psychanalytique ; Processus psychanalytique ; Interprétation |
Résumé : |
Analyse par Colette Combe parue dans Lectures, 1996, n° 14 :
Le lecteur du Divan bien tempéré, de J.-L. Donnet, rencontre l'homme et l'auteur : l'homme, inscrit dans l'histoire de la psychanalyse de ces trente dernières années et de ses institutions ; l'auteur, dans son examen en position "méta" de l'écart théorico-pratique propre à l'exercice de l'analyse. J.-L. Donnet est un théoricien. Son écriture est complexe. Deux sens de l'utilisation du mot "complexe" définissent sa pensée : celui du metteur en scène et acteur de la situation analysante qui, comme Jouvet le dirait de Hamlet, est un personnage parfaitement humain parce que complexe et trouble ; celui du philosophe-mathématicien qui nomme complexes les nombres imaginaires, composés de plusieurs nombres dont chacun est relatif à une unité spécifique. J.-L. Donnet rend compte de la nature humaine d'un sujet en voie de subjectivation, de ses enjeux œdipiens et narcissiques dans le site analytique. II travaille les relations entre les principes : règle fondamentale, répétition agie et interprétation de transfert, contre-transfert et transfert sur l'analyse. Il interroge la croyance dans la psychanalyse. Peut-on vraiment faire confiance à la psychanalyse ? Il se montre critique vis-à-vis de la raison psychanalytique qui crée les conditions de la répétition, de l'influence et celles du processus analytique. La situation de suggestion est trouble, complexe, humaine. De son modèle princeps, l'hypnose, la psychanalyse est-elle sortie ? Pour lui, l'établissement du site analytique repose sur une logique ambiguë, paradoxale : retrouver-recréer la suggestion hypnotisante pour trouver-créer les moyens de sa destruction-déliaison. Si son fondement est la générativité du site, sa clé de voûte est la répétition agie de transfert, suivie de l'interprétation analytique, intermédiaire et articulation entre réel et imaginaire, favorable à l'élaboration symbolisante de la relation à la pulsion et à l'objet. La psychanalyse opère une démétaphorisation, à la différence de l'hypnose où la scène tout entière reste imaginaire. C'est le point d'achoppement clinique de Freud qui ne croit pas assez à l'effet déliant de l'interprétation transférentielle de l'agieren sur la suggestion. Par absence d'expérience d'un divan bien tempéré, d'où son pessimisme relatif quant aux potentialités thérapeutiques de l'analyse ? Le concept opérant de la démonstration de J.-L. Donnet est le concept d'écart : - la règle d'association libre crée l'écart entre le flux des représentations et l'énonciation. Elle instaure un jeu, facteur de conflictualisation des règles et du cadre. Dire tout ce qui se présente à la pensée est une prescription ambiguë qui ouvre la scène au transfert, institue l'analyste en position de garant du cadre tout en l'instaurant comme objet de transfert ; - l'interprétation de transfert délie l'analysant de l'influence hypnotisante. Elle crée un écart entre transfert de la répétition à interpréter et transfert positif modéré sur la fonction analytique pour interpréter. Le plaisir du jeu se renouvelle en art bien tempéré de la fugue et des variations, en goût pour l'illusion et la désillusion, propres à la transitionnalité de la situation analysante. L'interprétation transfère le transfert, elle assure le maintien mesuré, non traumatique, de la règle fondamentale et renforce le désir d'explorer d'autres transferts. - la position méta de l'analyste, par l'intermédiaire du transfert sur l'analyse crée un écart entre contre-transfert perturbé et contre-transfert élaboré. Elle métabolise l'accueil de la répétition de transfert en don d'absence de l'analyste, propice à l'invention de l'interprétation, réception du transfert adressé sans l'évacuer ni en devenir la proie. Les trois modalités de sortie de l'impasse hypnotique coordonnent leurs forces. L'écart sépare de l'influence, la détourne, la transgresse. Les trois écarts trouvés-créés articulent le jeu des principes (règle fondamentale, transfert, contre-transfert). Ils triangulent la situation d'influence de la répétition agie de transfert. Ils font du divan un "divan bien tempéré", lieu de l'"aufhebung" de l'hypnose. Cette construction théorique définit la fonction analytique comme fonction d'écart économico-symbolique. Elle intègre des outils conceptuels d'horizons différents : la transitionnalité de Winnicott, le processus dialectique hégélien et l'impératif catégorique kantien. De l'accord tierce des trois écarts efficaces découle la générativité (établissement et écart) du site analytique : le dégagement d'un transfert ouvre la voie à l'exploration d'un autre. Si la suggestion est la source de l'analyse, l'interprétation de transfert, qui se forme à partir de l'information de l'agieren, fait sortir l'influence de l'informe, la métabolise pour poursuivre l'analyse de l'histoire de la réalité psychique du sujet analysant. Site et écart sont des concepts de même raison théorique. Le site au sens des préhistoriens est le lieu d'un établissement humain. Il voit se constituer, au fil de sa temporalité, des écarts, au sens des géographes. J.L. Donnet étudie le rythme de l'exploration du site analytique, de la transmission, et de la conservation. Face à l'idée de la violence de l'interprétation, il propose une expérience civilisatrice de l'analyse. Démarche en analogie à celle de Kant qui a nourri la pensée créatrice de Freud, l'homme a profondément dans sa nature un paradoxe, l'antagonisme de sa sociabilité et de son insociabilité. La rencontre de J.-L. Donnet avec la psychanalyse est celle d'une conviction acquise dans la pratique de l'hypnose de guerre. Il l'a pratiquée durant la guerre d'Algérie sur un jeune soldat, rescapé d'une embuscade, qui présentait une névrose traumatique. Jeune psychiatre ne croyant pas à la psychanalyse, il découvre que Freud a raison quand il repère dans le récit répétitif d'embuscade un écart de la narration qui retrouve l'infantile, et constate sa guérison après la variation. Le récit crée un pont entre son cri à 18 ans "Faites pas le con, mon adjudant!" et son silence, enfant, quand ses parents divorçaient. Voilà l'auteur convaincu de la validité de la théorie de l'après-coup. Ces circonstances historiques lui font refaire en un seul temps les trajets freudiens à l'origine de l'invention des deux topiques : l'hypnose et la névrose de guerre lui démontrent l'articulation profonde de principe de plaisir et de son au-delà : elles lient les deux types de traumatisme psychique : celui de l'effroi sidérant de l'événement et celui du blocage économico-symbolique s'inscrivant au cœur du conflit œdipien |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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10005877 | DON | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Disponible au prêt |