Résumé :
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L'homme moderne a-t-il perdu son âme ? Il semble à tout le moins – l'apparition de la psychanalyse en témoigne – qu'elle lui soit devenue opaque et presque étrangère. La misère psychologique de la civilisation occidentale, explique C.-G. Jung, vient du fait que l'individu ne sait plus trouver en lui-même l'élan de son existence. Les religions, la science, l'État… tout le commande de l'extérieur, car rien ne le guide plus de l'intérieur. S'il savait, comme l'homme des sociétés archaïques, être à l'écoute de lui-même, il renouerait avec les potentialités créatrices qu'il a murées au fond de sa psyché. Les fameux archétypes de l'inconscient jungien, s'exprimant aussi bien dans les images du rêve que dans les récits des mythes, sont en effet les sources vives de la vie psychique. L'âme individuelle rejoint à travers eux l'héritage collectif de l'espèce humaine.
À la lumière des grands thèmes de sa psychologie, Jung analyse, dans cette sélection de conférences données entre 1922 et 1931, la société de son temps. Un regard original, par exemple, sur l'institution du mariage et sur l'évolution de la condition des femmes en Europe ; des mises au point éclairantes sur la distance qui sépare le psychiatre zurichois de la psychanalyse ; mais surtout une approche romantique, presque mystique, de l'inconscient qui tranche singulièrement avec le rationalisme de la démarche freudienne.
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