Résumé :
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"Ces textes ont ponctué ma vie de psychanalyste dans un environnement pas toujours facile. Durant quarante ans, j’ai tenu au jour le jour mon journal psychanalytique et, en fonction des colloques et des rencontres, j’en ai extrait des fragments, les réécrivant pour être dits. Cela leur donne une coloration particulière et explique nombre de répétitions. Ils tiennent beaucoup aux circonstances, mais mêlent néanmoins phénoménologie des cures et recherches conceptuelles en un va-et-vient incessant. J’y converse librement avec Freud, Frege ou Mauss, Ferenczi, Winnicott ou Searles, Nicolas Abraham ou Maria Torok, Benveniste ou Austin. Avec Lacan aussi, bien sûr.
Face à des cas de plus en plus difficiles, j’ai cherché à définir ce qui fait qu’une pratique thérapeutique, aussi particulière soit-elle, reste une psychanalyse jusque dans les moments de « squiggle » verbal. Être au fait là-dessus donne une assurance en ce domaine dont les frontières, autrement, seraient floues. Le noyau en est, pour moi, une conception des transferts. Quelle qu’ait été ma pratique, je crois être resté passionnément psychanalyste, même le jour où, en face à face, je me suis bouché les oreilles, criant : « Assez, assez ! ».
P. Delaunay
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