Résumé :
|
Au même moment où Freud écrit Le malaise dans la culture (1929), des discussions extrêmement fécondes ont lieu à Francfort où les auteurs et de la future École de Francfort (Adorno, Marcuse, Lowenthal) réfléchissent sur les mécanismes sociaux de domination en utilisant à la fois la psychanalyse, la phénoménologie et le marxisme, en faisant l'hypothèse d'une participation du psychisme le plus subjectif aux processus sociaux. François Richard s'inscrit dans cet héritage, celui de la rencontre, au début des années 1930, entre la psychanalyse et la critique sociale. Le malaise dans la culture contemporaine s'est approfondi depuis le célèbre essai de Freud et se caractérise aujourd'hui par une contradiction entre les exigences moralisatrices croissante et le déchaînement, imaginaire mais aussi très réel, de la violence et de la vulgarité. Les psychanalystes rencontrent dans leurs cures des pathologies nouvelles. La psychanalyse, elle, se voit reprocher son conservatisme alors qu'elle chercher au contraire à penser le " surmoi culturel civilisé " dont a besoin notre époque. L'actuel malaise est-il la continuation sous des formes transformées de celui dépeint par Freud il y a quatre-vingt-deux ans ou bien constitue-t-il quelque chose de tout à fait nouveau et différent ? La psychanalyse est-elle susceptible aujourd'hui de contribuer à la compréhension du moment historique et social présent, dans un dialogue avec les anthropologues et les sociologiques, les philosophes et les historiens ? Ce sont là les questions qui sont au centre de ce passionnant essai.
|