Note générale :
|
Colloque international organisé à l'ENS de Paris, par le Centre de recherche sur les relations entre littérature, philosophie et morale de l'École normale supérieure, l'équipe "États, société, religion" de l'Université de Versailles-Saint-Quentin, le Centre d'étude de la langue et de la littérature française des 17e et 18e siècles (Paris Sorbonne), l'Institut de recherche en études théâtrales (Paris 3) et le Centre représentations recherches théâtrales et cinématographiques (Paris Ouest, 4 & 5 juin 2010
|
Résumé :
|
S'il est une notion qui a hanté l'histoire de la tragédie et du théâtre dans son ensemble depuis Aristote, c'est bien celle de catharsis - processus de "purgation" dont la nature, l'efficacité et la légitimité n'ont cessé de faire problème. On a essayé de ressaisir, en cette enquête collective, toute une constellation d'interprétations, de débats et d'enjeux qui lui furent associés, au confluent de multiples paradigmes (esthétiques, médicaux, moraux, religieux, politiques). Plus largement, on a voulu suivre certains questionnements majeurs relatifs aux pouvoirs thérapeutiques de la littérature, d'un genre à l'autre, d'un moment à l'autre ; et, sans s'en tenir à la poétique du théâtre, éclairer les métamorphoses de la catharsis dans d'autres types d'expérience et de savoir. Ce parcours pluridisciplinaire conduit notamment de l'ère des philologues de la Renaissance italienne à ceux qui, en Allemagne, ont nourri la naissance de la psychanalyse, des discours critiques relatifs à la tragédie classique, ou au drame romantique, à l'univers des littératures de la violence extrême et du génocide. Qu'en est-il aujourd'hui de la catharsis et des divers usages qu'on peut en faire ? En nous plongeant au cœur même des rapports entre émotions, cognition et jugement moral, l'antique notion de catharsis, sous des espèces nouvelles, semble décidément avoir la vie dure : elle nous attend encore bien souvent là où nous ne l'attendions plus.
|