Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Le travail du négatif |
Nouvelle publication de : | |
Auteurs : | / André GREEN |
Mention d'édition : | Édition pcohe, 1ère édition 1993 |
Editeur : | Paris : Editions de Minuit, 2011 |
Importance : | 405 p. |
Collection : | Reprise, num. 16 |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-7073-2163-3 |
Format : | 405 p. / 19 cm |
12 EUR | |
Note générale : | Analyse in L'évolution psychiatrique, 1994, n° 3, p. 53 ; Revue française de psychosomatique, 1995, n° 7, pp. 211-217 par N. Nicolaidis ; Lectures, 1994, n° 7, pp.19-22, par Colette Combe |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Travail du négatif |
Résumé : |
Analyse par Colette Combe parue dans Lectures, 1994, n° 7 :
Les questions sur la déliaison rencontrées au cœur de la littérature ouvrent le passage au négatif, comme un lavis fait confiance au mouvement du premier trait qui en serait la suite, et ferait plutôt penser à une eau-forte. C'est un livre à travailler car il donne prises et reprises polymorphes sur une même page (comme une page de Hegel en philosophie), tant la rigueur y est à l'œuvre sur les points problématiques de la pensée psychanalytique, dans un pari de tenir en tension validité conceptuelle et fiabilité clinique. J'énumère les points-clés de ces interrogations - articulation des matrices logiques des théories de la pulsion et des théories de la représentation, - articulation des matrices logiques de la théorie de le pulsion et de la théorie du moi, - articulation par le négatif des jeux et des espaces de transition entre la première et la deuxième topique, au sein de l'activité théorisante du psychanalyste. A. Green retrace les antinomies et les apories de la définition du négatif pour souligner la polysémie de ce concept. Quatre directions de sens, (l'adverse, l'inverse, le dissimulé, le rien) viennent rencontrer trois croisées des chemins de la clinique : - la négativation d'un excès pulsionnel (refoulement, identification, sublimation), - le travail du négatif au service de la désorganisation (narcissisme de mort et désaveu, clivage, désinvestissement, désengagement), - l'hallucination négative au service de la construction d'un espace psychique (revers de la réalisation hallucinatoire du désir). Une intention anime ce développement réunir les traversées conceptuelles du négatif en un processus, situé au carrefour de l'altérité de l'autre et de l'autre de soi, lieu symbolique, - comme celui des Trois routes où Œdipe trouve Laïos -, des antinomies de la subjectivation. L'adverse, c'est l'un contre l'autre en polémos, en guerre civile larvée ; l'inverse signifie l'un ou l'autre symétriquement interchangeables, équivalents par rapport à un neutre ; le dissimulé, autre de l'un, représente le latent non perceptible tant du dedans que du dehors ; le rien conjuratoire du "ni l'un ni l'autre, plutôt le néant" devient une aporie puisqu'il fait cependant exister cet inconcevable mort ou pas né. Réfléchissant sur ses propres filiations théoriques et sur la parenté épistémologique de Hegel et de Freud autour de la notion d'Aufhebung (développement et dépassement), A. Green choisit de prendre à Hegel l'expression de travail du négatif ("la force de la patience et du travail du négatif", Phénoménologie de l'Esprit, trad. Hippolite, p. 18) pour en conceptualiser le(s) processus en psychanalyse. Il montre que la négativité n'est pas l'introduction d'un nouveau concept en psychanalyse mais plutôt une interprétation, une lecture de la théorisation de Freud qui peut traverser son oeuvre de part en part. Il interroge alors le concept d'identification (racine id, video idem, je vois le même). Ombilic du processus théorique de Freud, inaccessible trace d'un lien irriguant la théorie en formation, ce concept ne s'organise pas en une forme véritablement heuristique mais Freud y voit un lieu de convergence des problématiques de la nature et de la culture comme Hegel et ceux de son époque. Tel serait le concept d'identification : espace de mise en défaut de la théorisation, validerait-il la construction théorique ? Green ressaisit ce point d'appel, ombilic resté lettre morte, et reconnaît l'outil théorique qui oœuvre : le processus de négativation. L'identification est la "réponse de la négativité à l'altérité" (p. 93), et fait disparaître l'objet pour le sujet. Une fois ce schème organisateur identifié, la complexité fonctionnelle de l'appareil psychique des patients états-limites s'ouvre à l'investigation métapsychologique. La deuxième partie du livre interroge les méconnaissances de la clinique du clivage pour y détecter les stratégies intrapsychiques et intersubjectives d'une politique du désengagement et du désinvestissement objectal et les auto-aveuglements de l'hallucinatoire. Il est possible de s'aventurer plus avant : si des mécanismes de double retournement constituent l'hallucination négative en un processus de négativation de la négation, alors dans le fonctionnement de l'appareil psychique, l'hallucination négative ne serait-elle pas l'habile caractéristique de points de passage, limite et seuil, entre logique du refoulement et logique du clivage, à l'insu du sujet ? Il ne serait pas surprenant que la réalisation hallucinatoire du désir et l'hallucinatoire de l'inquiétante étrangeté puissent participer à une même dialectique. On retrouve là, à propos du vivant de la vie psychique, les préoccupations déjà en cours d'élaboration dans La Folie privée. "Du désaveu au désengagement" reprend cet impossible lien conjoint à l'autre et à la pulsion qui met en diffraction la logique de la pulsion et celle du moi. Le terme du livre renverse le prévisible et retravaille le dessin de l'otro tigro, mythe ou cauchemar nommé ici la ligne de crête du créateur. La sublimation est interrogée au point de son énigme l'auto-destructivité malgré et dans la réalisation créatrice de soi. A. Green réaffirme la primauté de la relation d'objet, au côté du primat d.u psychique. L'engagement intersubjectif et l'investissement de l'objet, contrepoints de l'activité sublimatoire, maintiennent l'exigence de travail imposé au psychisme par la pulsion du côté de la vie. Sur une ligne de crête, ce livre dessine la valeur clinique et théorique d'une hétéromorphie de la vie psychique, et esquisse les contours de recherches psychanalytiques futures Présentation de l'éditeur : Créé par Hegel, introduit en psychanalyse par Lacan réinterprétant Freud, puis oublié par lui, le travail du négatif a refait surface ces dernières années. André Green met en évidence le travail du négatif chez Freud sous des aspects auxquels on ne le rattache pas d'ordinaire : travail du rêve ou du deuil, identification, etc. Du point de vue clinique, on peut soutenir que le parcours freudien s'étend de la névrose comme " négatif de la perversion ", à ses débuts, au masochisme sous AVP jacent à la " réaction thérapeutique négative " qui témoigne du pessimisme des dernières années mais dont le mystère s'éclaire un peu quand on y reconnaît le style propre aux structures non névrotiques, les cas limites. Le travail du négatif, tel qu'il est envisagé ici, regroupe les formes hétérogènes du refoulement, de la forclusion, du désaveu et de la négation. Il permet à la fois de saisir l'unité qui les rassemble et de reconnaître la marque de leur intervention en distinguant leurs effets, car ceux-ci sont les meilleurs repères de la structure du sujet et déterminent le sort de l'analyse. Mais il faut se garder d'attribuer au travail du négatif un sens exclusivement pathologique. Le négatif, à travers le refoulement et la sublimation, marque la condition la plus générale : il est nécessaire de dire " non " à la pulsion en excès pour faire partie de la communauté des hommes. D'où vient que ce " non " devienne, chez certains, refus de vivre humainement sous l'empire d'une négativité destructrice ? |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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10012337 | GREEN | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Grand Corpus | Disponible au prêt |